S’il est une chose dont n’a pas besoin le secteur ferroviaire, avec ses projets à long terme impliquant de lourds investissements, c’est l’incertitude. Or c’est bien cette dernière qui prévaut depuis l’annonce des résultats du référendum britannique sur l’appartenance à l’Union européenne.
Sentiment mitigé chez les industriels européens au lendemain du référendum sur le Brexit. Les milieux d’affaires (supposés libéraux) redoutent qu’avec la sortie de la Grande- Bretagne de l’Union européenne tout ce qu’ils attendent d’une ouverture du marché ferroviaire soit remis à plus tard. Cependant, à l’heure où se dégage de plus en plus un consensus sur la nécessité (peu libérale cette fois) d’un protectionnisme européen (comme en témoigne dernièrement le refus de Manuel Valls du traité Tafta), on observe que la Grande-Bretagne fait partie de ceux qui freinent toute velléité de politique industrielle européenne… Avantages et inconvénients : un partout. Au Royaume-Uni, on s’en doute, la campagne précédant le scrutin ne s’est guère occupée d’un sujet comme les conséquences du référendum pour le secteur ferroviaire.
Conséquences qu’a voulu aborder notre confrère britannique Rail dans son numéro publié deux semaines auparavant, avec un grand dossier dans lequel s’exprimait un panel d’acteurs du secteur ferroviaire. Avec une fréquentation en forte hausse ces dernières décennies et de grands projets (Crossrail, ligne nouvelle HS2), le ferroviaire britannique a connu une véritable renaissance ces dernières années. À la perspective du Brexit, l’unanimité du panel était presque totale : dans le domaine du chemin de fer comme dans bien d’autres, la Grande-Bretagne a peu à gagner à quitter l’Union européenne, et peut-être beaucoup à perdre du fait des incertitudes qui découleront de la nouvelle situation.