Le 9 novembre, une délégation de Villes de France a rencontré Élisabeth Borne, la ministre des Transports. L’association qui regroupe les villes de taille moyenne, craint en effet une réduction des dessertes ferroviaires. Philippe Buisson, maire de Libourne, qui faisait partie de la délégation, a expliqué à La Vie du Rail les objectifs de cette démarche.
La Vie du Rail. Pourquoi avez-vous souhaité rencontrer Élisabeth Borne ?
Philippe Buisson. Lorsque la ministre des Transports a confié une mission sur le transport ferroviaire à Jean-Cyril Spinetta, certains propos tenus sur la desserte TGV des villes moyennes et des territoires périphériques, et notamment des propos malheureux sur Brive [qu’on ne dessert pas avec un A380, NDLR], nous ont fait craindre des réductions de dessertes. Cette question de la desserte des villes moyenne est récurrente. Nous avons donc voulu prendre les devants et demander des explications.
Je précise que nous avons rencontré Élisabeth Borne dans le cadre d’une délégation de Villes de France, dont je suis vice-président. J’étais présent avec cinq autres élus, Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse, Olivier Gacquerre, maire de Béthune, Frédéric Leturque, maire d’Arras et Pierre Méhaignerie, maire de Vitré. Notre objectif n’était pas de défendre les gares des villes que nous représentons, mais les gares de toutes les villes de taille moyenne et des territoires périphériques.
LVDR. Avez-vous été rassurés ?
P. B. La ministre a été plutôt rassurante. Elle nous a affirmé qu’il n’existe pas aujourd’hui de plan visant à supprimer certaines gares TGV. Mais elle nous a aussi indiqué que le gouvernement se doit de préparer l’ouverture à la concurrence des lignes TGV pour 2020 et qu’il doit donc bien calibrer la mission de Jean-Cyril Spinetta.
Il m’a semblé comprendre que si des arrêts sont jugés indispensables pour des raisons de service public, cette obligation s’appliquera non seulement à la SNCF mais aussi à des opérateurs privés le jour venu.
Nos gares desservent des lieux de vie, des bassins d’emploi, elles représentent un enjeu d’équilibre économique. Élisabeth Borne a compris que nous avions besoin d’être rassurés. Elle a voulu calmer le jeu. Et elle a demandé à Jean-Cyril Spinetta de nous rencontrer. Ce qui devrait se faire dans trois semaines environ.