Les 12 et 13 juin, la SNCF a réuni des journalistes en séminaire de presse, non loin de Bordeaux, nouvelle étape de la très grande vitesse. On est alors entre les deux tours des législatives, le gouvernement s’installe, la SNCF élabore son plan de groupe. C’est l’entre-deux mais ce n’est pas le flou. Cap sur la concurrence, l’innovation et l’international : la SNCF prend le large.
3-La question des petites lignes va se poser
RFF a disparu, la SNCF est revenue. Il n’empêche que le gestionnaire d’infrastructure, quel qu’il soit, porte un regard qui n’est pas celui du transporteur. Quand on entend Patrick Jeantet on retrouve, sur certains fondamentaux, des approches qui étaient, par exemple, celles d’Hubert du Mesnil. Sur un point, c’est flagrant. Le réseau est peu circulé. Hubert du Mesnil le déplorait souvent. Même constat de Patrick Jeantet, qui détaille. Moins de 50 trains par ligne et par jour, contre 80 en Allemagne et 150 en Suisse. Mais alors que l’ancien président de RFF mettait au point un référentiel d’entretien plus léger pour les lignes les moins circulées (lignes 7 à 9 selon la classification UIC), comme pour leur offrir une sorte de dernière chance, Patrick Jeantet tire une conclusion plus radicale : le fait que le réseau soit peu circulé « posera un jour la question des petites lignes ». Et regrette qu’on ait commencé la rénovation du réseau par des lignes pas trop fréquentées, ce qui, il est vrai, facilite les travaux et gêne moins les circulations. Certains travaux semblent ainsi étonnants. On a dépensé 70 millions d’euros pour rouvrir aux voyageurs en décembre dernier la ligne Chartres – Voves. On espère, le jour où la ligne sera rouverte tout du long, jusqu’à Orléans, que 4 000 passagers l’utiliseront chaque jour. Il y en a aujourd’hui une centaine. Par semaine.