Le plan stratégique de la SNCF, basé sur sept points, a été présenté par le PDG de Réseau, Patrick Jeantet. La nouvelle SNCF sera notamment un groupe plus unifié et intégré, avec un management décentralisé. Et un investissement significatif dans la formation aux nouveaux métiers.
Patrick Jeantet, le PDG de SNCF Réseau, a énuméré les sept « piliers » sur lesquels l’entreprise s’appuiera pour construire son plan stratégique. Si certains sont déjà en chantier depuis quelques années (un réseau haute performance, qui sera rénové et modernisé, des offres compétitives, multimodales et durables, ou encore une entreprise de services, digitale et innovante), d’autres retiennent davantage l’attention. Au niveau de l’organisation d’abord, la nouvelle SNCF sera un groupe plus unifié et intégré. L’actuel Epic de tête devra être allégé, centré sur les questions de stratégie. Patrick Jeantet a notamment cité les programmes Prisme, H00 et First qui devront être pilotés à ce niveau. Le gouvernement a aussi annoncé son intention de transformer les trois Epic constituant le groupe ferroviaire en trois SA à capitaux publics incessibles. Mais des questions se posent sur la transformation de SNCF Réseau en SA, qui ne pourrait l’être qu’une fois désendetté… et avec le risque, s’il l’est un jour, de voir ses taux d’intérêt fortement progresser lorsqu’il empruntera sur les marchés financiers.
Autre perspective : le management devra être décentralisé. « Il est essentiel de donner davantage de marges de manoeuvre aux managers et de repenser les structures actuelles qui sont bien souvent trop lourdes et peu réactives », peut-on lire dans le programme de travail remis par la SNCF. La direction souhaite donner plus de souplesse à l’organisation et amoindrir les frais de structures et « les coûts de la complexité de la SNCF », a expliqué Guillaume Pepy. Qui veut aussi en parallèle décentraliser le dialogue social. Enfin, les salariés devront être formés à de nouveaux métiers. « L’entreprise va investir dans la montée en compétences sur ses fondamentaux et se projettera vers les métiers de demain, autour du digital, des nouveaux services », a encore commenté le patron de la SNCF. Le groupe souhaite aussi tout particulièrement mettre en place la polyvalence des métiers, alors qu’actuellement les tâches restent très cloisonnées à la SNCF, ce qui pourrait représenter un sérieux handicap face à la concurrence.
Pour lancer ce nouveau plan d’entreprise, les conseils de surveillance de SNCF Réseau et de SNCF Mobilités devaient se réunir le 19 mars. Un groupe de concertation pilotera les discussions et élaborera un agenda dans les prochaines semaines. La direction de l’entreprise tient aussi à mobiliser les salariés qui seront invités à participer à des groupes de travail et des groupes de réflexion sur le terrain. Enfin, a annoncé Guillaume Pepy, un comité des sages, dont la composition devait rapidement être dévoilée, sera garant de la qualité de ce dialogue social.
Les 7 piliers du plan
• Un réseau haute performance
• Des offres compétitives, multimodales et durables
• Une entreprise digitale et innovante
• Une organisation unifiée, intégrée, solide sur ses fondamentaux, au premier rang desquels la sécurité
• Un management décentralisé, responsabilisé et renforcé dans sa capacité d’initiative et d’action
• Un groupe industriel de services
• Des salariés accompagnés, formés et pleinement acteurs du nouveau système ferroviaire