Avec la mise en service du tramway fin 2003, Bordeaux s’est profondément transformée en devenant l’une des villes les plus attractives de France. Aujourd’hui la stratégie de la métropole consiste à repenser globalement l’off re de mobilité qui associe tous les modes de déplacements : tramway, bus à haut niveau de service, bus, vélo, marche, tout en allant vers une diminution de l’usage de la voiture en ville.
« En matière de transport, s’il fallait ne retenir qu’une seule date, ce serait 1995 », affirme Nicolas Fontaine, directeur général des Mobilités de Bordeaux Métropole. C’est à cette date qu’Alain Juppé, nouveau maire de Bordeaux donne un coup d’arrêt définitif au projet de métro dont rêvait son prédécesseur, Jacques Chaban- Delmas, et lance le tramway. « Après Nantes, Grenoble mais aussi Strasbourg ou Montpellier, Bordeaux a été l’une des dernières villes à choisir ce mode de transport. Depuis sa première mise en service en décembre 2003, le réseau s’est considérablement développé. En 2020, Bordeaux sera d’ailleurs la ville avec le plus grand linéaire de tramway, 77 kilomètres », détaille Nicolas Fontaine. Le réseau de tram bordelais, géré par Keolis, est aujourd’hui constitué de trois lignes auxquelles s’ajoutera une quatrième qui assurera en 2019 la liaison entre Bordeaux, Le Bouscat, Bruges et Eysines.
Le tram seul ne suffit pas
Le tramway a permis de métamorphoser le centre de la ville et de repenser entièrement l’agglomération. Mais après dix ans de fonctionnement, la tâche n’est pas finie. « Pendant toutes ces années, le monde a bougé et certaines villes sont déjà passées à l’après-tramway. À Bordeaux, nous avons obtenu de bons résultats avec le tram mais nous avons aussi pris conscience que, seul, il ne pouvait pas nous permettre d’atteindre les objectifs fixés par la métropole en matière de développement durable, de changement des comportements et de maîtrise de la circulation. » Un constat qui aboutit à cette prise de conscience : « Il ne faut pas avoir une politique de transport en commun mais une politique de mobilité », insiste Nicolas Fontaine.
Bientôt un réseau à haute performance
C’est dans ce contexte qu’a été lancé le Grenelle des mobilités qui a été l’occasion, en 2012, de remettre à plat le modèle de la mobilité à l’échelle de la métropole bordelaise, le but étant notamment d’apporter des réponses à la congestion automobile de la métropole. De cet immense brainstorming a découlé la stratégie métropolitaine des mobilités, votée en janvier 2016 avec la définition de six axes d’actions pour les dix années à venir. « L’axe central est bien de développer le réseau à haute performance. » C’est spécifiquement l’objet du Schéma directeur opérationnel des déplacements métropolitains (SDODM) qui prévoit notamment une extension de la ligne A du tramway vers l’aéroport et l’arrivée des bus à haut niveau de service (BHNS). En complément de ce schéma directeur, un plan d’actions a été adopté pour améliorer l’efficacité des transports en commun existant, optimiser l’usage de la voiture ainsi que les modes doux et alternatifs, à savoir la marche et le vélo, et enfin mettre en place une politique de stationnement coordonnée avec l’ensemble des communes. Parmi les actions concrètes menées en lien avec l’optimisation de l’usage de la voiture, la mise à 2×3 voies de la rocade se poursuit et 300 carrefours à feux seront également supprimés sur la métropole. Une voie de bus a été ouverte au covoiturage au niveau de l’entreprise Thales. Enfin, le Pont de pierre en centre-ville de Bordeaux sera interdit aux voitures cet été.