« Mon job, c’est d’en faire un succès commercial ! »
La directrice de l’axe TGV Atlantique, Gwendoline Cazenave, dévoile sa recette pour (re)conquérir des parts de marchés sur les deux nouvelles dessertes. Et les défis qui l’attendent.
La Vie du Rail. Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixé, et comment comptez- vous les atteindre ?
Gwendoline Cazenave. Notre objectif, c’est d’avoir 4 millions de voyageurs supplémentaires par an sur le TGV Atlantique à l’horizon 2019 : 2,4 millions sur Sud Europe Atlantique, 1,6 sur Bretagne et Pays de la Loire. Il faut pour cela augmenter la part de marché par rapport à l’aérien, par exemple sur Paris – Bordeaux ou Paris – Toulouse. Il faut aussi faire préférer le train à l’automobile, en covoiturage ou en voiture particulière. Et, enfin, induire des voyages.
LVDR. Cela fait beaucoup d’objectifs. C’est plus compliqué que pour Paris – Lyon, où le concurrent c’était l’avion, ou pour le TGV Nord, où, jusqu’à Lille, c’était l’autoroute… Pas si facile d’intéresser tout le monde ?
G. C. Avec une offre plus rapide, plus fréquente, plus confortable, grâce à une gamme tarifaire qui rend la grande vitesse accessible à tous, nous faisons en sorte que chaque type de client y trouve un avantage. Nous donnons au client le choix et l’envie de voyager. Regardez ce que nous avons fait avec Ouigo. Ouigo, c’est l’ensemble de la grande vitesse à petit prix. 50 % des clients payent moins de 25 euros la place. Sans ce nouveau service, 50 % des voyageurs n’auraient pas pris le train et 40 % n’auraient pas voyagé. Ouigo va d’ailleurs être présent dans l’offre du 2 juillet, avec deux allers- retours sur Bordeaux et une augmentation de l’offre sur Rennes.
LVDR. Sur Paris – Bordeaux, c’est surtout le lancement d’inOui ?
G. C. De fait, nous lançons le 2 juillet, sur Paris – Bordeaux, dans la gamme TGV, le service que nous nommons inOui. Pour l’ensemble de ce programme, SNCF investit 2,5 milliards, comme cela a été annoncé le 28 mai. Sur ce total, 1,5 milliard d’euros seront consacrés au service mis en oeuvre sur les deux nouvelles LGV, où nous allons avoir une offre plus rapide : 1h10 de moins sur Paris – Bordeaux et 40 minutes de moins sur Paris – Rennes. Et des fréquences à haut débit : un train toutes les demi-heures en pointe. L’essentiel de ce 1,5 milliard d’euros vient des 55 rames L’Océane : entre 1,2 et 1,3 milliard. 15 nouvelles rames seront arrivées le 2 juillet et il y en aura ensuite une nouvelle par mois. Sur cet investissement de 1,5 milliard, il y a aussi ce qui provient du Wi-Fi (sur un programme national de 300 millions) ou de l’installation des portes d’embarquement.